En enfourchant le 12 août à Ell, petite bourgade luxembourgeoise située près de la frontière belge, son vélo, spécialement conçu, appelé pour la circonstance « vent jaune », Raymond Behm avait dans l’esprit de partir pour une aventure, une de plus dans la vie de ce bourlingueur invétéré. Le but, c’était le Caire, au bout de 7000 kilomètres, en passant par la France, la Bulgarie, la Grèce, la Turquie, la Syrie, le Liban et Israël.
Joli programme donc avec un côté sportif, mais aussi touristique, hors des sentiers battus bien entendu, l’esprit largement ouvert sur les imprévus, qui font partie de ce genre de voyage.
L’arrêt fut aussi inattendu que brutal, Raymond Behm ayant eu la naïveté de prendre en Syrie quelques clichés de fusées postées au bord de la route. Et l’aventure tourna au cauchemar, avec emprisonnement, interrogatoires et angoisses. Raymond Behm relate minutieusement cette semaine passée dans la prison de Far’Falastin, de sinistre renommée, à Damas, portant un regard aigu sur des pratiques policières très particulières aux yeux des Occidentaux.
La narration au jour le jour de ce périple au dénouement imprévu constitue autant un récit de voyage original, plein de suspens et de rebondissements, qu’un portrait psychologique de l’auteur par lui-même face à une situation extrême.