Du printemps à l’été 1994, le Rwanda sombra dans un effroyable déchaînement de violence qui fit environ 800 000 victimes en 100 jours à peine. Le génocide le plus fulgurant des temps modernes fut d’autant plus monstrueux qu’il impliquait des très proches : les assassins et leurs victimes étaient des voisins, des amis, des fidèles d’une même paroisse, des collègues et même des conjoints. La plupart exécutaient leur « travail » avec des instruments rudimentaires – machettes, houes, bâtons cloutés – suivant des listes préétablies. Tharcisse Seminega, professeur tutsi à l’Université nationale du Rwanda à Butare, fut ainsi spécifiquement ciblé pour être massacré avec son épouse, Chantal, et leurs cinq enfants. Toute retraite coupée, ils ne durent leur salut qu’à l’intervention de sauveteurs hutu qui mirent leur propre vie en danger pour leur procurer cachettes et vivres. L’amour qui enraya la haine est l’histoire vraie du courage inébranlable et de l’altruisme extraordinaire manifestés par ces gens ordinaires, petite lueur d’espoir au sein d’une des tragédies les plus cruelles que des humains s’infligèrent à la fin du 20ème siècle.
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Tharcisse Seminega est né à Kabirizi (Rwanda) en 1941 dans une famille catholique fervente. Son enfance et sa jeunesse se sont déroulées durant les années de transition chaotiques menant du régime colonial belge à l’indépendance. Séminariste, Tharcisse a fini par abandonner sa formation religieuse pour poursuivre des études en biotechnologie jusqu’à l’obtention de son doctorat. Il a été nommé maître de conférences en 1988 à l’Université nationale du Rwanda, à Butare. C’est à Butare et dans ses environs que Tharcisse Seminega et toute sa famille ont réussi à survivre au génocide rwandais. En 2003, Tharcisse et son épouse, Chantal, ont émigré au Canada avec quatre de leurs cinq enfants.
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« Une histoire percutante et significative de terreur et de haine déchirante, de bonté et de courage extraordinaires, de foi véritable et d’humanité. » – Glenn Mitoma, directeur du Centre de recherches Thomas J. Dodd, de l’université du Connecticut.
« Une histoire captivante de sauvetage qui oblige le lecteur à cerner plus profondément les choix moraux auxquels les humains sont confrontés au quotidien, mais particulièrement en périodes de crise. » —John J. Michalczyk, professeur, directeur-adjoint des études cinématographiques du Boston College.
« De tels récits– de sauvetage et de risque encouru – méritent de figurer au cœur de la mémoire du génocide. » — Scott Straus, professeur associé à la faculté de science politique et d’études internationales à l’université du Wisconsin, Madison, et auteur de The Order of Genocide: Race, Power, and War in Rwanda (La dynamique du génocide : race, pouvoir et guerre au Rwanda).
« Vous quitterez ce livre avec une considération nouvelle pour les Témoins de Jéhovah, une communauté chrétienne qui fit réellement honneur à son nom pendant l’horreur de 1994. » J.J. Carney, professeur associé à la faculté de théologie de l’université de Creighton (USA), et auteur de Rwanda Before the Genocide : Catholic politics and Ethnic Discourse in the Late Colonial Era (Le Rwanda d’avant le génocide : politique catholique et discours ethnique à la fin de l’ère coloniale).